samedi 15 octobre 2011

De la fraîcheur ...

Nous dégustons hier soir les vins de Gauby (Calcinaires, Roussillon), d'Anne Gros (Les Fontanilles, Minervois), du Trio Infernal (Riu de Gerin, Combier et Fischer à Priorat), de Dean Hewitson (syrah et mourvèdre de Barossa Australie). Variations sur le thème du grenache, de la syrah, du carignan et du mourvèdre qui nous permettent d' apprécier la variété d' expression de ces cépages et une recherche commune de fraîcheur, plus ou moins atteinte selon les cuvées mais assez réussie dans l'ensemble. Une mention pour les Calcinaires de Gauby, avec son attaque fraîche et minérale, sa pureté de fruit (après carrafage) et sa finale tendue. Les Fontanilles nous livre un profil inverse : suavité du fruit en attaque, graphite, minéralité et fleurs en finale. Riu apporte sa séduction catalane, plus marquée par le bois. Hewitson nous étonne encore par sa capacité à éviter l'opulence excessive de nombreux vins de Barossa et son travail remarquable sur le mourvèdre (Baby Bush est une sélection massale d'un vignoble planté en ... 1853 !).


Comme le fait souvent remarquer Louis Barruol (St Cosme, Gigondas), on a tendance à confondre acidité et fraîcheur. Si l'acidité est une donnée objective qui se mesure, la fraîcheur est davantage du domaine de la sensation. C'est ainsi que l'on peut savourer la fraîcheur d'un Clos des Papes 2004 ou d'un Condrieu de St Cosme 2010 en dépit d'une faible acidité naturelle des raisins.


C'est à mon sens l'un des enjeux principaux de nos chers vignerons de la Vallée du Rhône : équilibrer la générosité, la structure et la sucrosité de nos vins du Sud en préservant leur fraîcheur. C'est parfois du domaine de la magie. Ainsi nous sommes nous régalés en fin de soirée avec un Vacqueyras 2001 du Château des Tours (Emmanuel Reynaud) qui gardait une belle fraîcheur tout en délivrant des notes de cerises à l'eau de vie et de fraises compotées. Paradoxal, n'est-ce pas ?





jeudi 6 octobre 2011

Clos des Papes chez Avitus

Le Clos des Papes est dans son style le plus bourguignon des Châteauneuf-du-Pape. Exploitant des vieilles vignes - âgées de 50 à 60 ans en moyenne - le domaine du Clos des Papes regroupe 24 parcelles situées sur tous les types de terroirs de l'appellation Châteauneuf-du-Pape. Les rendements sont faibles (25hl/ha en moyenne). L'assemblage est composé de 65% Grenache, 20% Mourvèdre, 10% Syrah et 5% divers. Les raisins sont égrappés. Elevage en foudres de 12 mois. Pas de filtration.


Cet excellent domaine fondé au XVIeme siecle est désormais disponible à la Cave Avitus avec les millésimes 2003 et 2004.


Il est accompagné de son petit frère le friand et désaltérant Petit Vin d'Avril composé de Grenache, Syrah, Mourvedre, Cabernet Sauvignon, Merlot et Carignan.

lundi 3 octobre 2011

Voyage au Japon

Une semaine au Japon vient de s'écouler, de Tokyo à Osaka, en passant par Kyoto. Comme à chaque voyage au Pays du Soleil Levant, des repas mémorables, des saveurs exquises et la rencontre de vrais esthètes à la recherche d'émotions.

Le premier élément fort de ce voyage est la confirmation de la baisse de la consommation de saké au profit du vin. Vous devez savoir que le saké n'est pas de l'alcool issu d'une distillation mais le produit de la fermentation du riz dans l'eau. Il contient en général autour de 18% d'alcool. Produit exclusivement à partir d'espèces de riz japonais, il fait l'objet d'une classification en fonction du degré de polissage du grain de riz et de la pureté, le plus réputé étant le Junmai-daiginjō. On le boit chaud ou froid selon le type de saké, la saison ou le goût de chacun. Mon premier dîner, dans le quartier (chaud) de Roppongi est l'occasion de déguster de savoureux sashimi accompagnés de Saké. Il est souvent compliqué de décrire les arômes du Saké. On sent la présence d'arômes fermentaires, de pomme très mûre, des saveurs douceâtres.


Or le Saké commence à être perçu de façon négative. On l'associe aux problèmes d'alcoolémie, de disputes, de troubles. Au contraire, le vin possède une image de convivialité, de partage. Il est associé à des moments de bonheur, au savoir-vivre. Il est toujours intéressant pour un esprit français de voir certains peuples nous faire redécouvrir des aspects de notre culture que des esprits chagrins ou pervers tentent de transformer en calamité. Le propre de l'homme "civilisé" n'est-il pas de savoir réguler ses sens et ses actes ? Ce premier dîner entre amis a en tout cas été l'occasion de boire de la bière et du Saké en toute convivialité, sans excés ni mal à la tête. Un moment de plaisir et d'amitié qu' Epicure n'aurait pas renié ! Et j'espère vous faire découvrir prochainement quelques sakés chez Avitus, probablement à partir de novembre.